- BRAZZAVILLE
- BRAZZAVILLEBRAZZAVILLEBrazzaville, fondée en 1881, occupe une position clef sur la rive droite du fleuve Congo (ou Zaïre), au bord du Pool Malebo; en face de Kinshasa: son port fluvial est situé au point de rupture de la navigation sur le bas Congo et elle est reliée à la côte atlantique par le Chemin de fer Congo-Océan (C.F.C.O., 512 km). Elle fut, en outre, la capitale fédérale de l’Afrique-Équatoriale française (A.-É.F.) jusqu’en 1960 et, sauf pendant une dizaine d’années, celle du Moyen-Congo; elle est devenue la capitale de la république du Congo. Cette double fonction explique sa croissance: elle comptait 20 000 habitants en 1937, 135 000 en 1961, 310 500 en 1974, et 937 600 en 1992. Le dualisme classique de la topographie des villes coloniales est ici fort net: les quartiers modernes s’étirent le long du fleuve, de Mpila au Plateau, plus élevé d’une vingtaine de mètres. L’habitat y est aéré, les immeubles restent de taille modeste. On remarque une nette spécialisation fonctionnelle entre les divers quartiers, où l’équipement urbain est assez complet. Les «Brazzaville noires» se sont développées de part et d’autre de ce quartier récent: à l’ouest, surplombant les rapides qui barrent le fleuve, Bacongo a longtemps été le fief presque exclusif des Lari; leur proportion a diminué avec l’extension des surfaces bâties jusqu’au Djoué, de chaque côté de la route de Pointe-Noire (Moukoundji-Ngouaka, Makélékélé, Mfilou); au nord-est, les agglomérations de Poto-Poto, de Moungali et d’Ouenzé, au peuplement plus hétérogène, ont gagné du terrain au détriment des savanes environnantes. Seules la zone de l’aéroport international de Maya-Maya et la réserve forestière de la Patte d’Oie, bien entamée d’ailleurs, empêchent la marée des maisons en argile gâchée sur armature de bois (poto-poto ) de s’étendre au nord en un vaste demi-cercle. L’abondance des palmiers, des manguiers, des flamboyants donne à la capitale une allure de ville-parc, qui est l’un de ses attraits.Le passé de Brazzaville a marqué ses fonctions. Elle est d’abord un gros centre administratif et universitaire conçu pour un cadre géographique plus vaste que l’actuel Congo, et les salariés et fonctionnaires y sont particulièrement nombreux. Un barrage sur le Djoué, à quelques kilomètres, fournit une énergie abondante à une industrie assez diversifiée, quoique modeste par la taille des entreprises: brasserie, savonnerie, petite industrie chimique et mécanique, scieries, manufacture de tabac. Un complexe textile fonctionne dans la proche banlieue (Kinsoundi). Mais c’est la fonction commerciale qui reste dominante: ramassage des produits agricoles et redistribution des produits fabriqués et des hydrocarbures; transit des marchandises exportées et importées par la République centrafricaine et le Tchad; celles-ci entrent pour une part notable dans le trafic portuaire (460 000 t en 1990), où le bois joue un rôle majeur (75 p. 100), et dans celui du Chemin de fer Congo-Océan (2 135 000 t en1990, en majorité bois et hydrocarbures).Brazzavillecap. de la république du Congo, sur la r. dr. du Congo, au bord du Malebo Pool (sur la rive opposée se trouve Kinshasa, au S.); 937 000 hab. (avec les faubourgs de Poto-Poto et Bacongo). Port fluv. et centre comm. import. Industr. alim., text. La voie ferrée Congo-Océan relie Brazzaville à Pointe-Noire, sur l'Atlant. Aéroport international.— Université.— établie à l'emplacement du poste de Ntamo, fondé par Brazza en 1880, la ville prit plus tard le nom de l'explorateur et devint cap. de l'A.-é.F. en 1910.— Conférence de Brazzaville: conférence ouverte par le général de Gaulle et qui réunit, en janvier 1944, les gouverneurs des colonies françaises d'Afrique noire. Elle tenta de définir un nouveau statut des territoires appartenant à l'empire français.— Discours de Brazzaville, prononcé en 1958 par le général de Gaulle, qui proposa aux nations africaines d'entrer dans la Communauté.
Encyclopédie Universelle. 2012.